revue EPIC dans les ECHOS
- par Thierry Meneau
Le propos. D'entrée de jeu, nous sommes happés par quatre portfolios. Nous nous mettons tout d'abord à hauteur d'enfants pour découvrir les « travellers » irlandais de Galway, à travers le regard toujours à juste distance de Tamara Eckhardt. Matthieu Paley, avec ses cadrages rigoureux, nous embarque jusqu'au Pakistan où nous découvrons les Whakis. Puis nous rêvons aussi, portés par la série « Man Made » de Sylvain Biard, de la poésie en images. Et enfin le froid nous saisit avec le reportage de Tim Franco, à l'esthétique brute, sur la pêche à la morue dans les îles Lofoten. Chaque portfolio est suivi d'un entretien avec l'auteur et d'un retour sur le sujet, avec à l'appui graphiques, cartes et références littéraires. S'enchaînent alors un portrait du maître japonais Shomei Tomatsu, puis un autre de la photographe et écrivaine Sandrine Roudeix, et enfin l'analyse par le collectif Dysturb d'une image du photojournaliste Yann Castanier qui pourrait servir dans les écoles.
La publication. Avec ses 180 pages dédiées à la photographie documentaire et notamment les quatre portfolios étalés sur plusieurs pages, la revue trimestrielle « Epic » fait la part belle à l'image. Pas d'actualité mais des sujets froids, longuement élaborés et choisis avec finesse, qui font de la revue une parenthèse, en réponse à la frénésie des images numériques et des réseaux sociaux. Un média indépendant et sans publicité, imprimé en France sur un papier haut de gamme qui renforce le côté bel objet de cette publication.
Revue Epic
Numéro 1, janvier-février-mars 2021, 184 pages, 19 euros.